Dans les précédents articles, j’ai pu faire état de l’histoire de nos 2 régiments yonnais et des différentes pertes subies au cours des années de guerre entre août 1914 et novembre 1918.

Dans la continuité de ces recherches, j’ai pris en compte la seule partie concernant les prisonniers de guerre, les autres pertes ayant déjà été vues sur des articles précédents.

De nombreuses archives du Comité International de la Croix-Rouge sont disponibles sur leur site donnant des informations sur les soldats (compagnie d’origine par exemple) et permettant d’apprendre les parcours des prisonniers (différents camps d’internement, baraque parfois).

1916

En janvier 1916, les 93^ème et 293^ème RI sont toujours tous 2 en Champagne à Tahure.

Les combats font toujours rage avec un point fort le 13 février 1916 pour le 293^ème RI dans l’affaire « Champignon et Pomme de Terre » (voir article sur les pertes du 293^ème RI en 1916).

Côté 93, de nombreux travaux de défense ont été faits afin de prévenir d’une attaque surprise comme il a pu subir en septembre 1915.

Suite à l’attaque allemande sur Verdun du 21 février 1916, la région est devenue moins « dangereuse » (si l’on puit dire ainsi) au regard des mois précédents.

Et, au final, fin avril, le Régiment quitte la zone pour se refaire une santé à l’arrière et n’en repartir que fin mai pour passer le reste de l’année dans la Meuse. Comme la plupart des autres régiments français, Verdun les attend.

A la même période, le 293^ème Régiment (et toute sa Division) quitte aussi la zone champenoise afin d’aller se préparer lui aussi à partir dans la fournaise de Verdun.

Son passage y sera bien plus bref que pour son régiment d’active.

Fin mai, il prend à son tour la « Voie Sacrée » afin de rejoindre Thiaumont, sa ferme et le ravin de la Dame (appelé aussi ravin de la Mort).

Juillet ne sera pas sans reste avec les difficiles combats sur la côte de Froideterre du 7 juillet.

Mais en août, le 293^ème RI quitte la région pour se porter à nouveau en Champagne, mais autour de Reims.

Le 93^ème, quant à lui, reste plusieurs mois dans la Meuse et prend position dans plusieurs zones du massif forestier.

C’est début juin, à partir du 10 que le 93^ème s’installe dans le ravin de la Dame (ou ravin de la Mort), proche de la ferme de Thiaumont, et il subit les premiers assauts allemands dès le lendemain.

Les combats se poursuivent avec acharnement jusqu’au 13, imposant la montée en ligne du bataillon de réserve du Régiment.

Exténué et très affaibli, le Régiment descend de ligne dès le 14 juin pour aller se reconstituer.

Entre autres décorés, la 2^ème Compagnie de Mitrailleuses sera cité à l’ordre de l’Armée pour son action « Sous les ordres du Capitaine De Baissé, du Lieutenant Guibert a et du Sous-Lieutenant Lannou, ayant reçu mission d'aller prendre a position sur le versant opposé d'une crête battue par l'artillerie ennemie, dès les premiers pas, eut ses trois officiers blessés, ses 8 pièces enterrées et 45 hommes atteints sur 90. Loin de perdre leur courage, les survivants n'ont eu d'autre souci que de déterrer leurs pièces et de se reformer.

A la tombée de la nuit, 4 pièces étaient retrouvées, deux complètement nettoyées et remises en état de tirer, une section complète était organisée sous le commandement du Lieutenant Guibert qui fortement contusionné, était resté à son poste. »

Il reste jusqu’à la fin juillet du côté de Bar-le-duc.

Il remonte vers Watronville et Châtillon-sous-les côtes dans un secteur, bien plus calme que sa première montée en ligne, le travail d’aménagement reste à faire.

Après avoir bien œuvré, le 93^ème repart au repos en août avant de repartir en septembre dans un nouveau secteur : celui de la Lauffée où il trouve un secteur, là aussi, encore en cours d’aménagement.

Cette période sera pour le Régiment l’occasion de préparer son secteur car pivot pour la reprise du fort de Vaux.

Début novembre, le 93 se trouve à Damloup qu’il reprend dès le 1^er par un coup de main d’une patrouille, le village étant finalement entièrement occupé le 5 novembre.

Relevé peu après, et au repos jusqu’à la fin de novembre, le Régiment remonte en ligne dans les carrières près de Douaumont.

Jusqu’à la fin de l’année, le 93^ème alterne les périodes sur diverses zones : bois des Caurrières, ferme des Cambrettes…et est au repos lorsqu’arrive la St Sylvestre 1916.

Pendant toute cette période, son régiment de réserve, le 293^ème tient le front de Reims.

Front très calme au regard de Verdun et de ses périodes en Champagne, il participe à la mise en place d’une organisation solide et faut preuve d’une grande agressivité comme tout le reste de la Division.

Carte postale double de la région de Verdun - St Mihiel.

Pour autant que les combats fussent féroces pour le 93^ème, la liste des soldats capturés et devenus des prisonniers de guerre, reste très peu importante (42). Tous pris à Thiaumont en juin 1916.

La liste du 293^ème, elle, est bien plus importante (398), principalement pris lors des 2 assauts du 13 février à Tahure et du 7 juillet à Thiaumont.

C’est à cette 1^ère date que mon aïeul fut capturé et envoyé vers l’Allemagne.

93_293_prisonniers_1916

Ces listes ne sont pas exhaustives et toute information complémentaire est la bienvenue.

Merci à vous.

Prisonniers en 1916

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